jeudi, 18 avril 2024

Le leader afghan arrive à Mazar-e-Sharif assiégé, s’entretient avec un chef de guerre

Le président afghan Ashraf Ghani s’est présenté à Mazar alors que des centaines de soldats afghans cédaient au groupe d’insurgés talibans dans la ville voisine de Kunduz.

Le président afghan Ashraf Ghani s’est envolé pour la ville assiégée de Mazar-e-Sharif, dans le nord du pays, pour rallier ses forces assiégées, les talibans ayant désormais pris plus d’un quart des capitales provinciales du pays en moins d’une semaine.

Son siège a été instantanément éclipsé par la reddition massive de centaines de soldats afghans dans la ville voisine de Kunduz, ainsi que par la capture nocturne d’une autre capitale provinciale à Badakhshan.

Les talibans ont capturé Faizabad pendant la nuit, ce qui en fait la neuvième ville être dépassé depuis ce vendredi.

Un officier de l’armée qui a demandé à ne pas être identifié a déclaré qu’il avait en fait résisté à des tirs de mortier flétris à l’aéroport de Kunduz, et qu’il n’avait cependant pas eu la possibilité d’abandonner.

« Il n’y avait aucun moyen de riposter », a-t-il informé à l’AFP.

« Mon système, avec 20 soldats, 3 humvees et quatre les camionnettes ont tout simplement abandonné. Nous attendons tous maintenant de recevoir notre lettre de pardon. Il y a une ligne énorme. « 

Négociations Ghani-Dostum

À Mazar, Ghani a eu des entretiens avec l’homme fort local de longue date Atta Mohammad Noor et le célèbre chef de guerre Abdul Rashid Dostum au sujet de la défense de la ville, alors que les combattants talibans se rapprochaient de plus en plus de ses frontières.

La perte de Mazar serait un coup dévastateur pour le gouvernement de Kaboul et représenterait l’effondrement total de son contrôle sur le nord – longtemps un bastion des milices anti-talibans.

Des heures avant l’arrivée de Ghani, des photos publiées sur les comptes officiels des réseaux sociaux du gouvernement fédéral montraient Dostum embarquant dans un avion à Kaboul, avec un contingent de forces opérationnelles, en route vers Mazar.

Après s’être présenté à Mazar, Dostum a publié une alerte à l’approche des talibans.

« Les talibans ne profitent jamais du passé », a-t-il déclaré aux journalistes, promettant de tuer les insurgés.

 » Les talibans ont touché le nord à plusieurs reprises, mais ils ont toujours été piégés. Il leur est difficile de s’en sortir. « 

Dostum est impliqué dans le massacre de centaines, voire de milliers de détenus de guerre talibans lors des opérations soutenues par les États-Unis en 2001 qui ont mis fin à la domination des islamistes purs et durs sur la nation.

Les combats dans le conflit de longue date en Afghanistan se sont en fait considérablement intensifiés depuis le mois de mai, lorsque la coalition militaire dirigée par les États-Unis a entamé la dernière étape d’un retrait qui doit être achevé avant la fin du mois.

Chute de Faizabad

Plus à l’est de Mazar, dans la capitale du Badakhchan, Faizabad, un législateur régional a informé l’AFP que les forces de sécurité s’étaient retirées après des jours de violents affrontements.

« Les talibans ont en fait enregistré la ville maintenant », a déclaré Zabihullah Attiq.

Les insurgés ont également validé dans une publication sur les réseaux sociaux que leurs combattants contrôlaient la ville.

Après avoir conquis la majeure partie du nord, les talibans ont désormais jeté leur dévolu sur la ville la plus importante de la région, Mazar-e-Sharif, depuis longtemps pivot du contrôle du gouvernement sur l’emplacement, après avoir capturé Sheberghan à l’ouest, et Kunduz et Taloqan à l’est.

Les forces gouvernementales fédérales combattent également les militants à Kandahar et Helmand, les provinces du sud de langue pashtoune d’où les talibans tirent leur force.

Pas de remords

Même si les talibans ont mis en déroute les forces gouvernementales, le président des États-Unis Joe Biden n’a fourni aucune indication pour retarder son échéance pour retirer tous les soldats américains au 31 août, exhortant plutôt les dirigeants afghans à « se battre pour eux-mêmes » mardi.

« Je ne regrette pas ma décision » de retirer les troupes américaines après vingt ans de guerre, a-t-il déclaré à des journalistes à Washington.

Et tandis que les combats faisaient rage, les diplomates américains tentaient frénétiquement de redonner vie à tous les pourparlers, sauf morts, entre le gouvernement fédéral afghan et les talibans à Doha, où l’envoyé spécial de Washington, Zalmay Khalilzad, pressait les talibans d’accepter un cessez-le-feu.

Les talibans ont en fait semblé principalement indifférents aux ouvertures de paix et semblent déterminés à remporter une victoire militaire pour couronner un retour au pouvoir après leur éviction il y a 20 ans à la suite des attentats du 11 septembre.

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