vendredi, 19 avril 2024

Les travailleurs de la santé d’Haïti organisent une grève contre l’augmentation des enlèvements

Des milliers de professionnels de la santé, d’infirmières et d’autres experts de la santé à travers Haïti se sont en fait mis en grève pour s’opposer à une augmentation des enlèvements liés aux gangs alors que les défenseurs brûlaient des pneus et les routes obstruées.

La grève de trois jours qui a débuté lundi a entraîné la fermeture des établissements de santé publics et personnels dans la capitale de Port-au-Prince et au-delà, seules les salles d’urgence acceptant les clients.

« Nous vivons dans une situation dévastatrice où personne n’est en sécurité », a déclaré le Dr Louis Gérald Gilles, qui a fermé mardi son cabinet privé dans le quartier de Delmas pour s’opposer aux enlèvements les plus récents de 2 médecins.

Les enlèvements des deux médecins ont surpris le personnel de l’établissement médical général de Port-au-Prince, où les employés syndiqués se sont rassemblés mardi et ont déclaré que les conditions étaient devenues de plus en plus dysfonctionnelles depuis le meurtre du président Jovenel Moïse le 7 juillet.

Ils ont accusé l’administration du Premier ministre Ariel Henry de ne pas avoir versé les fonds dont le ministère de la Santé avait cruellement besoin pour les services de base, ajoutant qu’ils s’inquiétaient du manque de sécurité.

Dans une déclaration récente, l’Association médicale d’Haïti a exigé que le gouvernement fédéral fasse pression pour que les médecins soient libérés sans conditions et exécutent des mesures pour « arrêter la vague d’insécurité qui nous prive de notre liberté fondamentale de vivre librement notre vie. »

Parmi les professionnels de la santé a été libéré mardi, bien que les conditions de sa libération n’aient pas été connues dans l’instant.

Les enlèvements en Haïti ont augmenté de 180 % au cours de l’année écoulée, avec 655 d’entre eux signalés aux flics, selon le milieu -Rapport de février du Conseil de sécurité des Nations Unies. Les autorités pensent que le nombre est beaucoup plus élevé puisque de nombreux enlèvements ne sont pas signalés.

« Aucun groupe social n’a été épargné ; parmi les victimes figuraient des ouvriers, des commerçants, des chefs spirituels, des enseignants, des médecins, des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et des étrangers », indique le rapport.

Le Premier ministre a promis de punir la montée de la violence des gangs et des enlèvements, les États-Unis et d’autres pays promettant des ressources et une formation pour aider une force de police en sous-effectif et sous-financée.

La grève par des spécialistes de la santé doit se terminer mercredi.

Une autre grève de l’Association des Propriétaires et Chauffeurs en Haïti devait commencer jeudi pour s’opposer au vol d’automobiles dans le quartier de Martissant, motif non pour les gangs belligérants qui ont effectivement enlevé ou tué de nombreux civils, dont beaucoup d’entre eux à bord des bus publics.

 Source : AP

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