La Colombie n’a jamais eu a président de gauche dans son histoire, mais Gustavo Petro est sorti vainqueur de l’élection présidentielle de dimanche.
Petro, qui épouse le socialisme démocratique, dirigera désormais la nation sud-américaine, qui a survécu à des rébellions armées meurtrières et à des gouvernements corrompus pendant des décennies.
Ce qui rend l’élection de Petro au poste le plus frappant, c’est son passé : il était un guérillero associé au groupe armé M-19. Devenu un groupe obscur peu suivi après sa démobilisation au début des années 1990, le M-19 a soutenu une idéologie nationaliste de gauche et s’est battu contre le gouvernement colombien.
L’élection de dimanche a présenté un choix difficile pour la Colombie, alliée des US, qui a longtemps souffert de politiciens corrompus, d’inégalités croissantes, de cartels de la drogue et de rébellion armée. Petro, une figure anti-establishment, a battu son rival de droite, Rodolfo Hernandez, qui est l’un des hommes les plus riches du pays, par une petite marge de 700 000 voix.
« C’est la première fois que la Colombie a un président de gauche et il aura une opposition très forte de la part des privilégiés, mais il est probable qu’il obtiendra des majorités au Congrès avec lesquelles il être en mesure de faire avancer les réformes de son plan gouvernemental », déclare Luz Piedad Caicedo, directrice adjointe de Corporacion Humanas, un groupe colombien de défense des droits humains.
« Il y a un nombre important de sénateurs de son mouvement, Pacte historique pour la Colombie », ce qui peut l’aider à mettre en œuvre certaines de ses promesses concernant son ambitieux programme de protection sociale, déclare Caicedo TRT World< /em>. Le Pacte historique pour la Colombie est une grande plate-forme de gauche comprenant divers groupes allant du centre-gauche à l’extrême gauche.
La colistière de Petro, Francia Marquez, est une militante, qui sera également la première femme noire vice-présidente du pays. Petro a qualifié sa victoire électorale de « victoire pour Dieu et pour le peuple ».
Malgré son passé de guérilla, Petro n’est pas l’un de ces incendiaires de gauche qui visent à démanteler l’ensemble de l’establishment politique et à en construire un nouveau à partir de rien. Petro n’a pas encore apporté de changements politiques radicaux, bien qu’il se soit fermement engagé à améliorer les conditions de vie des pauvres du pays et à lutter contre les politiques néolibérales du système capitaliste occidental.
Il veut augmenter les impôts des Colombiens les plus riches, qui ont été étroitement liés à la fois à l’establishment politique du pays et aux politiques néolibérales de l’Occident, qui, selon Petro, vont « détruire » son pays.
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