mardi, 23 avril 2024

Le Sénat français cherche à se protéger contre la surveillance biométrique – avec un bac à sable de surveillance biométrique

La commission des lois du Sénat français a en fait publié un rapport incohérent sur la biométrie qui cherche à la fois à s’assurer que la France ne devienne pas un pays de surveillance biométrique de masse, tout en conseillant un délai réglementaire de trois ans bac à sable pour filtrer les systèmes de surveillance de masse biométriques. Une période qui inclurait les Jeux olympiques d’été de Paris 2024.

Tous adoptés par la commission des lois du Sénat avant publication, rapporte Public Sénat, le « rapport détaillé » a été mené dans son objectif de préparation de huit mois par trois sénateurs qui sont membres de la Commission.

Dans le résumé accessible au public de « La reconnaissance biométrique dans l’espace public : 30 propositions pour écarter le risque de [devenir] une société de sécurité », paraît incohérent depuis le début :

« En octobre 2020, la commission des lois du Sénat a mis en place une mission d’information sur la reconnaissance faciale, une technologie qui s’installe rapidement grâce à la découverte d’algorithmes et qui polarise l’opinion publique entre partisans d’un moratoire relatives à toutes les innovations biométriques, qui seraient par nature préjudiciables aux libertés, et celles e qui mettent en avant leurs bénéfices prospectifs substantiels.

« A l’heure où se prépare une législation sur l’intelligence artificielle au niveau européen, il est nécessaire de développer une réaction collective à l’utilisation des technologies de reconnaissance biométrique afin de ne pas être, dans les années à venir, dépassé par les avancées industrielles. »

La proposition 1 plante le décor pour solliciter l’avis du public français afin de trouver les moyens de le persuader d’accepter plus de surveillance biométrique :

« Engager une étude nationale visant à évaluer la perception de la reconnaissance biométrique par les Français, identifier les cas d’usage auxquels ils sont fondamentalement favorables et reconnaître les sources d’une bien meilleure acceptabilité de cette innovation. »

Les propositions 2 à 6 sont les « lignes rouges » pour éliminer la menace de devenir une société de surveillance.

Pourtant, il existe des exceptions pour pratiquement toutes les restrictions de sécurité biométrique proposées : pas de classification par origine ethnique, sexe ou orientation sexuelle — autre qu’à des fins de recherche scientifique ; pas d’analyse de l’émotion– autre que pour la recherche clinique ; pas de reconnaissance faciale en direct dans les lieux publics – sauf pour la police dans certains cas.

Ensuite, par la proposition 7, les gants se détachent :

« Intégrer dans une loi expérimentale, pour un durée de 3 ans, les conditions et les fonctions pour lesquelles la reconnaissance biométrique pourrait faire l’objet d’expérimentations inédites par des acteurs publics ou dans l’espace public et fournir au Parlement des rapports annuels approfondis sur son application, dont le dernier ne au plus tard six mois avant la fin de la durée de l’essai. »

La proposition 8 devrait être soumise à un comité de principes avant la volonté de la proposition 9 pour ensuite informer les Français des avantages et des menaces de 3 ans de surveillance. Par la proposition 11, les sénateurs recommandent que les stars privées puissent soumettre leurs innovations de surveillance biométrique pour les lieux publics à l’autorisation de la CNIL, le régulateur de la confidentialité des données personnelles.

La liste continue vers la société de surveillance toujours plus grande, le rapport ostensiblement cherche à prévenir. Proposition 16 : « Développer, à titre expérimental, un cadre juridique permettant l’utilisation des innovations d’authentification biométrique pour protéger l’accès à des moments précis et contrôler la circulation [des individus], sur la base du consentement des personnes. »

La Le rapport accepte que l’utilisation de la reconnaissance biométrique pour gérer l’accès à un site Web sans alternative non biométrique serait terrible, mais la proposition 17 introduit l’exception précisément pour cette situation « sur une base spéculative ». Simplement pour être sûr, la proposition 22 ouvre la surveillance biométrique en temps réel des rues pour sécuriser les occasions et les sites sensibles.

En tenant compte du contexte européen, les propositions soutiennent le développement d’une autorité européenne pour évaluer la fiabilité des algorithmes de reconnaissance biométrique et attester de l’absence de prédisposition. Passant à la vitesse supérieure, ils envisagent également de « Doter l’autorité en charge de l’intelligence artificielle d’une base de données d’images au niveau de l’Union européenne afin de lui donner les moyens de son action.

« Nourrir cette base de données à travers de nombreux mécanismes inspirés de la proposition d’orientation de l’Union européenne sur la gouvernance européenne de l’information. Mettre en place des systèmes appropriés pour notifier les personnes et offrir la possibilité de demander le retrait de leurs données de la base de données à tout moment. »

Le rapport consiste en des garanties tout au long telles que la lutte contre les biais dans l’IA et le renforcement de la pouvoirs réglementaires de la CNIL. Les propositions d’une durée d’expérimentation de trois ans, et la mention spécifique des JO 2024 comme occasion à protéger, exposent les consignes de foi de la commission des lois de la chambre haute du gouvernement fédéral français.

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